item Item : Rumba populaire de la Havane CD2_22

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Property Value Unit
Title
Rumba populaire de la Havane
Collector
Estival, Jean-Pierre
Collection
Les danses du monde
Recording date
Jan. 1, 1995 - Dec. 31, 1995
Access type
full

Geographic and cultural informations

Location
La Havane
Location details
Ell Cerro
Population / social group
Ethnographic context
CD.II - Amérique / Cuba

"Sous le terme de rumba, on désigne aujourd'hui à Cuba un genre musico-chorégraphique profane, né dans les ports de La Havane et de Matanzas, et décliné selon trois formes caractéristiques : yambu, guaguancò et columbia. Ces formes existent depuis au moins d'un siècle, mais elles sont en perpétuelle évolution.

La rumba est le produit d'un syncrétisme complexe où se sont mélangés des éléments de diverses provenances africaines, des éléments d'origine espagnole et des éléments nés sur le sol cubain. Le chant est accompagné par trois tambours à une peau de type conga : quinto, tres dos, tumbador (ou trois caisses en bois, cajones), une paire de claves (petits bâtons entrechoqués) et des palitos (bâtons frappant sur une caisse ou sur le fût d'un tambour). La danse se développe en étroite interaction avec le jeu rythmique du tambour le plus aigu, le quinto.

Le rythme produit est une création cubaine, mais qui respecte strictement les canons des polyrythmies africaines traditionnelles, qui ont aussi trouvé leurs prolongations sur l'île dans les formes sacrées (tambours batà de la santeria, orchestre des confréries abakwa). Les instruments peuvent être remplacés par le bord d'une table, un tiroir renversé, des cuillers, une poêle à frire ou même un poteau d'arrêt de bus... tant la rumba peut avoir un caractère spontané et improvisé. En fait, lorsque l'on considère une forme spontanée, seul le chant et la clave sont absolument nécessaires pour que l'on évoque une rumba. Le chant, où soliste(s) et choeur se répondent dans le montuno, est en général construit autour de mélodies d'origine européenne. Alejo Carpentier remarquait en 1946 que la rumba, plus qu'un genre, était une atmosphère, liée à la fête avec toutes ses composantes érotiques.

Le guaguancò, avec ses avatars modemes comme le guarapachanguero, constitue, de loin, la forme la plus populaire aujourd'hui. C'est en général la seule qui soit pratiquée spontanément dans les rumbas improvisées où se mêlent comme c'est le cas ici, amateurs et professionnels.


Danse :
La danse appartient à un ensemble chorégraphique attesté depuis fort longtemps aux Antilles. C'est une danse spontanée, fortement érotisée, qui s'exprime dans le cadre de l'une de ces réunions où le rhum, avec la musique et la danse, participe à la réussite de la rumba. Un couple de danseurs sort de l'assistance, massée en cercle autour des tambours ,et du (des) chanteur(s) dans un petit espace. Ils élargissent le cercle, en une chorégraphie improvisée symbolisant la conquête de la femme (avec ses attributs de séductrice) par l'homme. Ce dernier effectue des mouvements pelviens explicites en direction de sa partenaire, qui les évite et se protège le bas-ventre avec ses mains. L'homme lance aussi ses bras, ses coudes ou ses pieds vers la femme, de façon saccadée, soutenu par l'improvisation du quinto. L'ensemble de ces gestes se nomme vacunao (de vacunar, « vacciner », entendu comme métaphore de l'acte sexuel). Jeu chorégraphique et je musical inscrits dans le cadre de la fête, le guaguancò relève d'une double interaction ; celle des danseurs entre eux, et celle des danseurs avec l'improvisation musicale du quinto."


Jean-Pierre Estival, cf. pp. 84-85 du livret

Musical informations

Number Composition Vernacular name Interprets
Voix chantée : solo d'homme et choeur d'hommes
3 Tambour à 1 membrane Conga
Idiophone par entrechoc Claves
Bâtons entrechoqués Palitos

Archiving data

Code
CNRSMH_E_1998_017_001_002_22
Original code
DI.1998.017.001/02:02-22
Item number
CD2_22
Remarks
Last modification
June 26, 2013, 3:13 p.m.

Technical data

Media type
Audio
Item size
33.2 MB