item Item : La cérémonie du gisalo CD2_09

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Value
identifier 
http://archives.crem-cnrs.fr/items/17240
identifier 
CNRSMH_E_1998_017_001_002_09
type 
Sound
title 
La cérémonie du gisalo
creator 
Feld, Steven
contributor 
Zemp, Hugo et al.
contributor 
Zemp, Hugo
subject 
Ethnomusicology
subject 
Research
descriptionabstract
CD.II - Océanie / Papouasie Nouvelle-Guinée "Le gisalo - la plus élaborée des cinq cérémonies de chant et de danse mises en scène autrefois par les Kaluli - avait lieu du crépuscule jusqu'à l'aube dans une maison longue éclairée par des torches de résine et remplie par un public enthousiasmé. Les membres d'une communauté invitée exécutaient les chants et les danses pour une maison hôte, renforçant ainsi les relations entre les deux communautés. Suite aux pressions croissantes des chrétiens évangéliques et à d'autres forces de changements sociaux, les cérémonies du gisalo ont pris fin au milieu des années 1980. Aujourd'hui, seuls des fragments sont exécutés par quelques jeunes hommes non-chrétiens lors de la journée célébrant l'indépendance de la Papouasie Nouvelle-Guinée. Les chants étaient composés avec l'intention délibérée d'émouvoir jusqu'aux larmes. Pour cela, les textes utilisaient des séquences de noms de lieu dont l'évocation provoquait des souvenirs d'amis et de parents décédés. En créant un voyage poétique à travers le temps et l'espace, ces chants faisaient une sorte de carte du monde du point de vue d'un oiseau, en suivant les cours d'eau à travers la forêt. Des effets sonores, un langage métaphorique et un jeu dramatique dans un registre vocal plaintif s'ajoutaient à la qualité émouvante des chants, renforcée par la mise en scène, le costume et la danse. Dans la maison sombre, la lumière des torches soulignait le mouvement vertical du danseur, mis en valeur par le balancement des plumes de casoars et d'oiseaux de paradis fixées sur son costume. Des rubans découpés de feuilles de palmier descendant des épaules jusqu'aux talons accentuaient d'avantage encore le mouvement sautillant des pas, transformant le danseur en une image d'oiseau dansant sur place auprès d'une cascade dans la forêt. Cette image est à la fois poétique et primordiale. Parce que, pour les Kaluli, les oiseaux sont les esprits des morts, leurs sons et leurs mouvements font surgir des émotions puissantes. En effet, le chant du gisalo est mythiquement relié aux sons d'un garçon abandonné qui s'est transformé en une tourterelle (Ptilinopus pulchellus). Sa voix plaintive émet les sons descendants d'une seconde majeure et d'une tierce mineure, dont le doublement crée la forme pentatonique du gisalo. De plus, le mouvement du danseur prend son origine d'une autre espèce de pigeon (Reinwardtoena reinwardtsi) qui fait ses nids dans les rochers près des cascades, et dont le sautillement va de pair avec son double cri. Danse : A la tombée de la nuit, quatre danseurs entraient dans la maison longue et se positionnaient, deux à chaque extrémité. Derrière eux, également à chaque extrémité de la maison, un choeur d'hommes était assis. Les spectateurs-auditeurs se tenaient alignés le long des deux côtés de la maison. Alternativement à chaque extrémité de la maison, un danseur exécutait seul un chant nouvellement composé. Le sautillement du danseur, à partir des plantes des pieds avec des genoux légèrement pliés, était rendu sonore par le costume et par des sonnailles de coquillages (sob). Suspendue d'une longue ficelle tenue par le danseur à son côté, les coquillages frappaient le sol de la maison pendant les sauts à pieds joints, ce qui produisait une pulsation régulière, entre 140 et 155 battements par minute. La première partie du chant de chaque danseur était exécutée en sautillant sur place. Lorsque le chant arrivait à la fin de la première partie (son « tronc d'arbre »), le danseur avançait en une ligne droite tout le long du corridor central jusqu'à l'autre extrémité de la maison longue. Là, en face du choeur, et de nouveau dansant sur place, il chantait la partie finale du chant (ses « branches »), accompagné par le choeur qui « tirait » le chant en écho, une fraction de seconde après. Cette forme de polyphonie en écho est appelée localement « produire des sons les uns au-dessus des autres ». Lorsqu'ils étaient submergés par la tristesse et le chagrin, les membres de la communauté hôte éclataient en sanglots qui se mêlaient musicalement au chant. Puis, en colère en raison de l'affliction qu'on lui avait fait ressentir, l'un se relève d'un bond, se précipite sur la place de danse et frappe la torche enflammée sur l'épaule d'un danseur, ce qui provoquait souvent des cris collectifs du public, accompagnés par des piétinements et des claquements de cordes d'arc. Le danseur continuait, comme s'il n'était pas affecté par les pleurs et les brûlures, mais portait dorénavant des cicatrices rappelant à tous que son chant et sa danse avaient ému jusqu'aux larmes. La plage du disque présente deux courts extraits d'un chant de 20 minutes : dans le premier, on entend d'abord le chant solo du danseur, puis le frappement des torches et les pleurs des spectateurs ; dans le second extrait (à 2'04), on distingue la polyphonie en écho caractéristique de la partie finale du chant." Steven Feld, cf. pp. 64-65 du livret
publisher 
Le Chant du Monde, Paris
publisher 
CREM-CNRS
datecreated
1984-01-01T00:00:00Z
dateissued
1998-01-01T00:00:00Z
coveragespatial
Hautes terres méridionales
coveragespatial
Région des Hautes Terres
coveragespatial
Papouasie-Nouvelle-Guinée
coveragespatial
Mélanésie
coveragespatial
Océanie
coveragespatial
Wasu, Bosavi, Southern Highlands
rightslicense
Restreint (enregistrement édité)
rightsaccessRights
public
formatextent
00:04:11
formatmedium
CD-Livre
formatMIME type
audio/x-wav
relationisPartOf
http://archives.crem-cnrs.fr/collections/4710