Le Mugam d'Azerbaïdjan
Troisième nation de la Transcaucasie par l'importance de son territoire, l'Azerbaïdjan reste un foyer vivant de culture traditionnelle. Parmi les formes musicales transmises depuis des générations, les plus fameuses restent des Mugam ou modes semi-improvisés, vocaux et instrumentaux. Le Kanande ou chanteur se fait accompagner par un Sazande, petit ensemble d'instrumentistes composé ici par un joueur de Târ, luth à long manche, à double caisse de résonance et par un joueur de Kemancha, vièle à pique à quatre cordes, tenue entre les genoux et jouée avec un archet. Le Kanande frappe sur un Daf ou Gawal, tambour circulaire sur cadre en accompagnant son propre chant. Le Mugam consiste en une création musicale sur une structure pré-établie, basée sur une grande variété de modes heptatoniques présentant des intervalles différents et repose sur une procédé d'improvisation qui s'efforce de réaliser un modèle tonal-spatial destiné à bâtir le mode caractéristique du Mugam en question. Le Mugam est transmis oralement de maître à élève. L'interprète fonctionne comme un compositeur qui paraphraserait et transformerait en permanence sa propre composition dans les limites de l'échelle modale particulière qu'il a choisie et grâce aux dimensions de sa voix et de sa virtuosité. Les Mugam les plus fréquemment joués sont : le Rast, le Shur, le Shushtar, le Segah, le Charbargah, le Bayati-Shiraz, le Humayon, le Mahur-Hindi, le Shahnaz et le Hijaz. Le Tasnif qui clôt chaque Mugam consiste en un chant de romance à couplets, comportant une ligne mélodique richement développée et rythmée.
Item : Mugam Segah Zaboul _07
