L’illettré d'Afrique équatoriale parvient à perpétuer la mémoire de ses actions, de ses héros, des œuvres de ses musiciens et poètes, de passionnantes archives pouvant encore être recueillies, sauvegardées auprès de ceux qui vécurent les derniers jours de la "préhistoire" africaine : les doyens des villages, les chefs coutumiers, les vieillards...
En dehors du fait que la vieillesse, dernier chapitre de la vie, apporte avec sa littérature de précieuses indications sur des évènements passés dans un monde et des régions du monde restées longtemps dans l'ombre. Celle-ci transmet aussi des techniques ou des modes d'expressions de vie révolues ainsi que ses propres impressions et besoins.
Des timbres de voix de femmes âgées inscrivent deux chants anciens, dans un style indiquant à quel degré la participation de l'Afrique Noire fut grande à l'élaboration des "négro-spirituals"
Cette séquence set composées de deux phases :
a) Sur des jumeaux : la naissance de jumeaux est considérée suivant les groupes, en Afrique Noire, comme un bon ou mauvais présage. Chez les Galoa, c'est un honneur pour la femme de les avoir enfanté, à tel point qu'elle pourra prétendre à être initiée à des rites d'hommes. La première sortie d'un enfant (surtout des jumeaux) est marquée par des réjouissances et c'est probablement à cette occasion que ce chant devait être entendu;
b) Sur gè gè gè l'hippopothame : il faut considérer sans doute ce chant comme un chant de conte ayant survécu au récit.
Item : Chœurs de femmes âgées 003_12
