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- Title
- Funérailles d'une femme tsigane
- Collector
- Bonini Baraldi, Filippo
- Collection
- L'émotion en partage : approche anthropologique d'une musique tzigane de Roumanie [Exemple audio et vidéo pour thèse]
- Recording date
- June 21, 2004 - Sept. 20, 2004
- Access type
- metadata
Geographic and cultural informations
- Location
- Roumanie
- Location details
- Agreştiu
- Population / social group
- Tsiganes
- Ethnographic context
- La musique instrumentale - Une séquence lent-rapide
La musique lors des réunions communautaires autour du mort, la musique se compose toujours d'une séquence progressive, du non mesuré des airs de jale ("de chagrin") au tempo vif des airs de joc ("de danse").
La progression lent-rapide est fréquente dans la musique de Transylvanie et même de Hongrie. Mais dans la région du Târnava Mică, seuls les Tsiganes jouent de cette manière lors des funérailles. C'est leur façon de célébrer la mort : "On joue de jale, mais on joue aussi de joc, et nous, les Tsiganes, sommes les seuls qui faisons ça". En effet, non seulement les Gaje de la région ont abandonné la tradition de faire appel à des musiciens pour leurs veillées, mais de surcroît, ils semblent mal supporter le fait que les Tsiganes jouent des musiques "de mariage" pendant un enterrement.
En style ţigăneşte, le répertoire des veillées est toujours organisé selon un même ordre : des doină en rythme non-mesuré, suivies par des airs meseliecri, en rythme aksak lent, puis des airs de danse de plus en plus rapides (csárdás, hărţag, ou de cingherit. Selon un large consensus, ces genres ont des connotations expressives et émotionnelles différentes, et même opposées. Les mélodies d'ouverture (doină, meseliecri) ont une tonalité affective explicite et pour cette raison, elles sont appelées de jale ("de chagrin"). Bien qu'elles aient parfois des textes associés, ceux-ci ne sont jamais chantés lors des funérailles. Les airs en rythme vif, de joc (de danse), sont parfois désignés par l'expression générique "de vie, de distraction, ou de fête" (de viaţă, de districţie, de petrecere), mais personne ne danse quand il s'agit de veiller un mort.
De jale ou de joc, il ne s'agit en aucun cas d'airs spécifiques aux funérailles : les mêmes mélodies sont jouées aussi bien lors des noces, baptêmes ou fêtes spontanées. Mais si dans les mariages, ces deux "pôles" délimitent des moments différents - airs "de table" pendant le repas nuptial, airs de danse quand c'est le moment de danser -, dans les funérailles, ils sont toujours enchaînés en une seule séquence.
Archiving data
- Code
- CNRSMH_I_2010_005_018
- Item number
- _018
- Creator reference
- Thèse (cf. p. 214), document n° V06 (DVD 1).
- Remarks
- Lors du décès d'une femme tsigane, les musiciens de Ceuaş se rendirent à Agreştiu pour participer aux veillées funéraires.
Quand les musiciens jouèrent une de ces séquences, le prêtre orthodoxe interrompit les musiciens brusquement, exactement au moment du passage des airs lents aux airs rapides. Après son intervention, il partit, et les musiciens recommencèrent à jouer la séquence instrumentale, comme ils en ont l'habitude. Le lendemain, à l'enterrement, les mêmes musiciens jouèrent près de la fosse. Quand ils passèrent du lent au rapide, le prêtre s'approcha pour les interrompre à nouveau. Les musiciens, cette fois, protestèrent : "Mais chez nous, c'est comme ça !". La réplique du prêtre fut encore plus ferme : "Quand je suis ici, pas de musiques de mariage ! Quand je serai parti, vous ferez ce que vous voulez !". L'autorité religieuse identifiait les musiques rapides, de danse, comme inadéquates au contexte, comme quelque chose dont le caractère serait contraire au ton des cérémonies funéraires. Des musique de jale oui, mais des musiques de joc, c'est interdit ! - Last modification
- April 26, 2012, 2:21 p.m.
Technical data
- Item size
- 282.0 MB