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- Title
- Parcours de lamentatrices (4/5)
- Collector
- Amy de la Bretèque, Estelle
- Collection
- La passion du tragique : paroles mélodisées chez les Yézidis d’Arménie [Exemple audio et vidéo pour thèse] 1996-2009
- Recording date
- Sept. 1, 2006 - Sept. 30, 2006
- Access type
- full
Geographic and cultural informations
- Location
- Aragatsotn
- Location details
- Région d'Aparan, village de Rya Taze
- Cultural area
- Caucase
- Language
- kurde kurmanji
- Language (ISO norm)
- Kurdish
- Population / social group
- Yézidi
- Ethnographic context
- On trouve dans pratiquement chaque village quelques femmes dites au « coeur brûlant » qui participent vocalement à toutes les funérailles, qu’elles soient ou non de proches parentes du défunt. Elles ne sont pas professionnelles, mais elles sont connues pour bien chanter. Le parcours de ces femmes a toujours quelque chose de tragique : un chagrin inconsolable, un deuil non accompli… Bien souvent, leur vie est une combinaison de malheurs. Il est très rare que ces femmes soient jeunes : c’est en général à partir de la cinquantaine que cette orientation est acceptée publiquement. La perte du fils, des filles ou du frère est présente au quotidien dans leur cœur, le chagrin ne les quitte pas, elles sont toujours prêtes à chanter leur souffrance et celle des autres.
Altûn, Hbo, Hasmig, Şûşîk et Eto sont originaires de la région d’Aparan où elles sont connues pour les paroles déchirantes qu’elles chantent lors des funérailles. Elles m’ont conté leur histoire : la parole se transformait vite en kilamê ser, le mode d’expression le plus approprié et toujours préféré des sentiments tristes. La retranscription de leur « parole sur » permettra de retracer les grandes lignes de leur vie.
Archiving data
- Code
- CNRSMH_I_2010_004_001_73
- Item number
- 001_73
- Creator reference
- Thèse, Chap. VI : "Géographie sonore et émotionnelle des funérailles", document n°73.
- Remarks
- Document 73 : Hasmig. Originaire du village de Rya Taze, Hasmig y a passé toute sa vie : son enfance, sa vie de femme mariée, et sa vie de veuve. Elle habite une des dernières maisons du village, sur un promontoire. La vue, de la porte de chez elle, est plutôt plaisante : en contrebas le village, et au loin, de l’autre côté de la grande route menant à Tbilissi ou Erevan, les cimes enneigées du mont Aragatz. La vie est dure cependant. Hasmig courbe l’échine tous les jours pour acheminer l’eau jusqu’à sa maison, dans des seaux suspendus à une fine poutre qu’elle tient sur son épaule. Hasmig a perdu son fils, voilà déjà 8 ans. Il avait 25 ans. Marié depuis 4 ans, il était père d’une fille et d’un fils. Hasmig veille sur tout le monde : en plus de sa bru et de ses petits-enfants, Hasmig doit s’occuper de sa mère et de son oncle paternel, le frère de son père, aveugle. Hasmig, jeune fille avait une voix appréciée dans les mariages du village. Aujourd’hui, elle dit ne plus pouvoir chanter de chants (stran) : « Je ne peux plus chanter, mais je dis mon chagrin, je raconte mes souffrances ».
- Last modification
- Dec. 21, 2012, 4:48 p.m.
Technical data
- Item size
- 92.1 MB
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