CD.I - Afrique / Côte d'Ivoire
"L'ensemble instrumental est formé de trois xylophones à douze lames et résonateurs en calebasses munies de mirlitons, de deux petites timbales et d'une grosse timbale frappées à mains nues. L'un des xylophones, identique aux deux autres, tient une partie de soliste, en phrases intermittentes jouées dans le grave de l'instrument ; les deux autres font alterner, dans l'aigu, deux courtes phrases, l'une variée, l'autre en ostinato. Une dizaine d'airs peuvent être enchaînés sans interruption (la plage en conserve trois : au début, à 1'43 et à 3'28).
L'orchestre, enregistré ici lors d'un cortège funéraire conduisant le défunt à sa dernière demeure, joue à de fréquents moments du cycle des funérailles (hommages aux notables de son lignage et de son quartier, inhumation et fermeture de la tombe, épisode de la veillée suivant l'inhumation) et durant les quelques jours suivants.
Danse :
L'orchestre jegele fait danser les participants sur une chorégraphie circulaire, hommes et femmes avançant ensemble à pas mesurés, le corps penché vers l'avant, tandis que le bassin effectue un mouvement rythmé d'avant en arrière. Le présent enregistrement, quant à lui, obéit à des exigences processionnelles, relevant de la marche autant que de la danse. Le rythme marqué par les timbales s'y montre par endroit, comme dans le dernier air (à partir de 3'28) entièrement binaire, et jalonnant la marche : il est alors reconnu comme quelque peu archaïque. Ailleurs, il conserve la forme de la danse, par une grande diversité de figures rythmiques, qui regroupent tantôt par deux, tantôt par trois (ou "hémioles") les pulsations des trois xylophones."
Michel de Lannoy, cf. p.38 du livret
Item : Orchestre de xylophone jegele CD1_08
