Extraits de l'office du matin du Nouvel-An.
De forme strophique, ces deux prières comportent chacune deux éléments A et B, qui s'opposent sur la base de leur contenu mélodique et de leurs dimensions. A correspond à un verset long, alors que B, très court, constitue une sorte d'interjection (plage 1) ou la formule finale de A (plage 2). Ces deux éléments sont repris avec des variantes.
L'articulation de la strophe est déterminée d'une part par l'ordonnancement de ces éléments, d'autre part par l'ordonnancement de ces éléments, d'autre part en vertu de leur distribution entre soliste et choeur, selon le schéma suivant : dans un premier temps, le soliste expose l'élément A, auquel le choeur répond par B, puis le soliste reprend A. Puis, l'ordre est inversé : c'est le choeur qui énonce A et le soliste qui répond par B avant que le choeur ne termine la strophe en répétant A. D'où une structure de type A B A répétée deux fois, mais dont la distribution entre les 2 protagonistes se représente comme suit A.B/A.A/B.A. Vue sous l'angle des modalités d'exécution, l'organisation de la strophe comporte donc 3 parties, dont les deux extrêmes sont en miroir par rapport à la partie centrale. Cette double organisation tire parti, en l'amplifiant, d'un principe d'ambiguïté fréquen dans la rythmique africaine, où des structures temporelles totalisant six temps peuvent être perçues aussi bien comme résultant de l'assemblage de 3 fois 2 temps, que de celui de 2 fois 3 temps. C'est le principe bien connu dans la musique occidentale savante sous le nom de hémiole. Ici, le caractère ambivalent tient à l'opposition qui prévaut entre l'organisation de la substance musicale et celle de son exécution. La strophe se compose ainsi comme ce que l'on appelerait une structure hémiolique.
Item : Hale-luya _01
