"C'est là un représentant, à la fois rare et banal, de l'espèce, de toutes certainement, la plus nombreuse : la chanson à coupe fixe ("strophique", mais par le texture musicale seulement, car la poésie populaire roumaine ignore la strophe). Une étroite zone montagneuse pratique seule la sorte de vélocité vocale qui prend plaisir, dans cet exercice de bravoure involontaire, à tournoyer autour des sons, les enveloppant par places, un à un, de longues "périhélèses", où les contours se fondent en volutes impalpables. Mais, sous la prolifération des ornements, se dissimule un moule très ordinaire (AABC) et une charpente pentaphonique fréquente : (voir partition incluse, à scanner)
Le poème invoque l'oiseau cher entre tous aux paysans : "Coucou à la tête emplumée. - Va dans la forêt sur un hêtre. - Chante-moi des chants de regrets. - De regret, plus encore, de deuil. - Apporte-moi des fleurs et des violettes. - Que j'en fasse un bouquet pour mon coeur...""
Source : livret accompagnant les disques édités par le Musée de l'Homme en 1949, rédigé par C. Brailoïu.
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Département d'ethnologie musicale, Musée de l'Homme, Paris