Item : Suite de la cérémonie de lancement de la grande pirogue du lignage Du-Village - Chants sacrés de l'intérieur du bateau des constructeurs sur le terre-plein du barreur - grande expulsion des morts du bateau - lancement du bateau dans les airs BM XXIII, Support numérisé : CD n°17
Suite de la cérémonie de lancement de la grande pirogue du lignage Du-Village - Chants sacrés de l'intérieur du bateau des constructeurs sur le terre-plein du barreur - grande expulsion des morts du bateau - lancement du bateau dans les airs
title
Meyvazey so cinedkeran Siapen-kotan Do-Seyli - meyraod do sahad no cinedkeran - mangaoy do cinedkeran - lalaboin o cinedkeran -
creator
Arnaud Véronique
contributor
Arnaud, Véronique
contributor
- Collecteur
subject
Ethnomusicology
subject
Research
descriptionabstract
Sur le terre-plein du barreur, l'embarcation présente d'un côté la "poupe orientée vers la terre et la forêt" (maoji do kahasan do teyrala) et de l'autre la "proue orientée vers la mer" (morong do teylaod) qui se font face tels deux combattants. De même, l'"homme de la poupe", le responsable du lignage, est placé à l'arrière tandis que l'"homme de la proue", représenté par un autre ancien, est placé à l'avant. Ils se font face, le poignard brandi, faisant des gestes d'exorcisme et proférant des insultes, l'un envers l'autre et contre tous les "morts" de l'intérieur du bateau. Le premier à chanter est le plus âgé à l'arrière auquel celui de l'avant donne la réplique. Après le "chant d'exorcisme", les "constructeurs" peuvent monter à bord pour une "célébration par des chants rituels de l'intérieur du bateau" (meyraod do sahad no cinedkeran), chacun à son tour et selon leur position hiérarchique à l'intérieur du bateau. "L'homme de la proue" commence auquel répondra "celui qui attrape les poissons" (do pangapan so among) puis les suivants.
Ensuite, vient la grande "expulsion des morts du bateau" (mangaoy do cinedkeran) par tous les hommes du village surgissant des buissons environnants en file indienne et par groupes d'âge. Tout d'abord les "petits garçons" (kanakan) suivis par les "jeunes hommes" (maova tao), puis les hommes d'âge mûr ou "hommes dressés" (amlida tao), les vétérans "dont la peau se sillonne" (minminyadan so kolit) et enfin "les anciens" (rarakeh) qui viennent entourer le bateau, les yeux exorbités, tapant des pieds, le poing tournant vivement à hauteur de la poitrine, trépignant de colère, soufflant et criant comme pour "se battre contre le bateau". Le but est de "montrer sa force". Les Yami supposent que les esprits récents du lignage sont venus nombreux, curieux de "voir" (bien qu'ils soient décrits comme dépourvus d'yeux) le bateau terminé et d'assister à la cérémonie de lancement. En l'absence de rites d'expulsion, les hommes n'auraient pas la force de soulever leur bateau et de le "lancer dans les airs" (lalaboin o cinedkeran) comme ils ont coutume de le faire. Lorsque les (anito) sont chassés, le bateau devient plus léger. Alors, comme avec un beau jouet, on peut s'amuser et c'est à qui le lancera le plus haut, à qui atteindra la "partie médiane du ciel" ...