Extrait du livret :
"Rite martial inspiré d'une victoire des habitants du village face aux pirates qui attaquaient fréquemment la région.
On rencontre également la Mostra accompagnée d'un distique rare au contenu panégyrique et épique rappelant les temps de l'occupation turque :
Le Turc nous l'avons chassé, le tyran nous l'avons terrassé
Mostra lelé le kou lelé, Mostra lelé le kou lelé
Le défilé des danseurs commençait sur la place centrale du village (Plateia Bou). Le premier danseur (o mprostaris), tenant un drapeau grec,
conduisait la foule sur la colline du village et au lieu-dit « Koutroulomylo », les participants élélisaient (elelizan), c'est-à-dire criaient « ele, ele, ele »
en se tenant par la main et en gesticulant de manière extatique.
Le rite du Mort
Quelques heures avant que ne commence le jeûne de la Sarakosti, les fêtes carnavalesque (apokriatikoi eortasmoi) du village sont à leur apogée.
C'est à ce moment que s'effectue le rite qui, selon toute vraisemblance, trouve son origine dans des rituels préchrétiens
réalisés à l'arrivée du printemps à des fins de fertilité de la terre. Dans un enthousiasme extatique avec des bouteilles d'eau de vie de figue,
peints de symboles secrets et incompréhensibles, les mâles de tous âges prennent part aujourd'hui encore à ce rite.
L'après-midi de la Kathara Deutera, « le Mort sort » (vgainei o nekros). Sur une planche improvisée, portant un grand phallus en érection,
un homme incarne le mort. Un autre homme transformé pour l'occasion en pope déclame des psaumes improvisés à caractère sexuel et humoristique.
Rite lié à la mort de Dionysos ? Téléturgie pour l'éloignement de l'hiver et d'appel à la renaissance de la nature ?
Il est certain en tout cas que les anciens (palaioi) l'associaient à d'anciennes coutumes dont l'origine se perd dans les siècles.
Après le rite, les tsabounes et les toubia – version moderne de l'askavlos et des tympanas antiques – arrivent sur la place centrale du village.
Et les personnes présentes se lient dans une danse frénétique « emplis de joie devant le mystère de la vie, d'enthousiasme devant la générosité de la terre,
de deuil devant la maladie, d'admiration devant la renaissance de la nature... »"