Item : Badong _21
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- Title
- Badong
- Collector
- Rappoport, Dana
- Collection
- Musique et Anthropologie [Disque encarté], revue L'Homme, n°171-172, 2004
- Recording date
- Oct. 1, 1993 - Oct. 30, 1993
- Access type
- full
Geographic and cultural informations
- Location
- Indonésie
- Location details
- Celebes (Sulawesi)
- Population / social group
- Toraja
- Ethnographic context
- --> Notice du CD audio p. 561 : Badong, chœur masculin, dansant. Exécuté lors des funérailles. Les paroles sont inintelligibles: elles sont éclatées en vocalismes mélismatiques et distribuées entre quatre groupes solistes et un chœur.
--> Cf article p. 207-210 : "Badong est un grand chœur dansé aussi appelé "partenaires". Exécutés dans des fêtes différentes, ces chœurs sont introduits par un officiant qui prononce un long poème narratif, réservé aux personnes de haut rang et servant de base textuelle aux choristes. Le texte ressort du mode de l’apologie par la déploration pour le badong. Ce chœur est fait de professionnels, de groupes de chanteurs déterminés, le plus souvent rémunérés, représentant des unités locales – des chanteurs d’un même groupe de hameaux – qui, au moment de s’exécuter, peuvent se juxtaposer sans chanter ensemble dans un esprit de compétition. C’est la sensation de plénitude qui le caractérise: masses spectrales épaisses et puissantes envahissant la totalité de l’espace sans laisser de place au vide. La plénitude sonore dépend bien sûr du nombre de chanteurs (25 au minimum) et de la qualité de projection des voix dans l’espace ouvert de la cour. L’absence de vide est sensible, dans le chœur badong par le tuilage presque systématique qui relie le passage d’un groupe à l’autre, ainsi les parties se chevauchent-elles sur un temps seulement lors de l’échange de voyelles. Les voix sont brillantes, brillance qui est fonction de l’harmonicité des voix et du choix des voyelles et, par ailleurs, c’est le principe de l’alternance de voyelles qui est pratiqué: les spectres harmoniques alternent les voyelles é, o et a. Cette alternance, nommée "bassé" désigne tout changement de voyelle provoquant une modification de la couleur timbrique. Ce phénomène, qui se manifeste principalement dans les deux répertoires badong et simbong, est absolument nécessaire et non pas aléatoire. Sur le plan acoustique, le bassé correspond à une inversion du point d’articulation, un retournement. Dans les deux chœurs encore, un même principe de solistes brodant à la seconde est à l’œuvre. Enfin, tant dans le badong que dans le simbong, le matériel mélodique est restreint : les courbes mélodiques ne présentent pas de développement, pas de paroxysme, pas d’exacerbation d’un rythme ou d’un motif. Les intervalles et les échelles musicales sont identiques – il s’agit d’une échelle tétraphonique avec une succession d’intervalles de tierce mineure, d’un ton et d’un demi-ton ou d’un ton. Alors que badong et simbong sont similaires par leur place dans le rituel et par leur nature acoustique (volume, intensité, timbre), ils s’opposent néanmoins par d’autres traits. Le badong souligne les déplacements du corps du défunt. D’un point de vue chorégraphique, dans le badong, les chanteurs dansent en rond en se déplaçant de côté dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.Les paroles sont inintelligibles : elles sont éclatées en vocalismes mélismatiques et distribuées entre quatre groupes solistes et un chœur. Le badong est à l’unisson et de tendance hétérophone."
Archiving data
- Code
- CNRSMH_E_2004_017_001_21
- Item number
- _21
- Remarks
- Se référer à l'article : "Musique et morphologie rituelle en pays toraja (Indonésie)" par Dana Rappoport, p. 197-218.
Tableaux et écapitulatifs dans l'article. Bibliographie en fin d'article. Enregistrements et notices de Dana Rappoport. - Last modification
- Feb. 14, 2013, 2:58 p.m.
Technical data
- Media type
- Audio
- Item size
- 36.2 MB