La population gbanzili-bokala est démographiquement peu représentée en Centrafrique (entre 500 et 1000 personnes), où elle constitue deux groupes de proportion sensiblement égale. SA présence sur le territoire congolais n’est guère connue, mais aurait été ou serait plus importante. D’après la tradition orale, la plupart des villages gbanzili-bokala ont été déplacés depuis le côté congolais du fleuve Oubangui à une date plus ou moins éloignée, mais surtout au début du siècle dernier. Ils sont maintenant établis sur la rive centrafricain et ne sont, pour la plupart, accessibles qu’en pirogue. Installés en amont de Kouango, les Gbanzili forment du point de vue spatial deux groupes spatial : Les Bokala jouxtent quant à eux le second groupe, en aval de Mobaye, vile située à quelque cent cinquante kilomètres au nord de Kouango.
L’élément central de ce milieu naturel est évidemment l’Oubangui, source de subsistance et seule oie de déplacement. Bien que le fleuve prenne beaucoup plus d’importance d’envergure au fur et à mesure de sa descente sur Bangui et au-delà, il présente déjà à ce niveau une largeur approximative de quelque cinq cents mètres, est ponctué d’îles, d’îlots et accidenté de rapides. En saison sèche, lors de la décrue, de larges bancs de sable émergent, qui permettent un établissement humain provisoire. La faune piscicole est abondante, variée et l’exploitation mesurée qui en est faite lui assure jusqu’ici une certaine pérennité.
Le chef de famille est celui qui prend toutes les décisions concernant la vie civile de la communauté ; il gère le territoire, les déplacements d’habitat, les expéditions de pêche, le quotidien de la vie religieuse et plus particulièrement le culte des ancêtres ; il détient aussi l’autorité juridique de première instance et dans ce cadre, il a — théoriquement — droit de vie et de mort sur tous les membres du groupe. Cependant, il ne prend normalement aucune décision d’importance cruciale sans avoir consulté les aînés de sa famille, hommes et femmes.
Au sein de cette société que l’on peut caractériser comme non hiérarchisée et à pouvoir diffus, une autre personnalité détient également un rôle fort important : c’est celle du ‘devin-guérisseur’, qui est à la fois l’intermédiaire nécessaire entre le monde surnaturel et les hommes et le connaisseur des ressources naturelles indispensables à la santé et au bien-être physique de ces derniers. Il a été l’accompagnateur de leurs grandes entreprises collectives — guerres, déplacements territoriaux — et l’est encore pour les grandes expéditions d’approvisionnement , cérémonies d’insertion sociale ou de rééquilibrage de l’ordre perturbé. Il peut être également sollicité pour de petites interventions individuelles auprès des ‘mal-allant’. Cette Polyvalence fait de lui un personnage incontournable dont l’autorité est proportionnelle au succès de ses interventions.
Item : Répertoire Dakpa 001_01
