D'après les commentaires de plusieurs recueils de musique pour qin, cette œuvre a été inspirée par un poème connu de Liu Zongyuan (773-819), qui vécut sous les Tang :
Le pécheur trouve un abri pour la nuit dans la falaise de l'ouest,
Il tire l'eau pure de fleuve Xiang et brule le bambou de Chu à l'aube ;
Personne n'est en vue au lever de soleil lorsque la fumée se dissipe ;
Quand retentit l'Ao'ai, les collines et les ondes se teintent de vert ;
Tournée vers l'horizon, la rivière coule,
Tandis qu'insensibles, les nuages se pourchassent au-dessus de la falaise.
Ce morceau, qui a pour modèle une oeuvre classique intitulée Qiao ge (Le chant du bûcheron), est attribué à Mao Minzhong, de la dynastie des Song. Dans son esprit et de par son contenu, Ao'ai a de nombreux points communs avec les chants et mélodies des pecheurs ; ces similitudes particulièrement sensibles dans certains passages, font que cette pièce constitue un style tout particulier dans le répertoire du qin. Les différentes parties de e morceau qui figure dans Xilitang qintong (Anthologie de la musique pour qin de Xilitang) sont dotées de sous-titres tels que : les eaux recouvertes de brume", "L'écho", "Le vacarme des chutes du Longqui" et "Le doux bruissement des rames".