Les polyphonies de Géorgie
La musique géorgienne se caractérise par le chant polyphonique. Très travaillé, il découle des polyvocalités appartenant aux rituels animistes liés à la terre. Il se base sur un système de modes diatoniques (majeur, mineur). Les chants, à deux ou trois voix, comprennent toujours un bourdon et l'exécution se fait surtout a cappella.
Certains chants, assez rarement sont accompagnés par le Chunguri (luth à quatre cordes). Dans la province d'Imérétie, située à l'ouest du pays, d'où vient le groupe Soulori (composé de seize hommes dont le plus jeune a cinquante cinq ans), se perpétuent des polyphonies brutes, très différentes de celles des provinces de l'est de la Géorgie. Elles font intervenir différentes techniques vocales qui communiquent au chant un étrange aspect archaïque :
- les accords à la quarte ou à la quinte sont rarement stables.
- les effets de tuilage contribuent à organiser en permanence le magma sonore.
- les secousses glottales, émises par l'un ou l'autre des chanteurs principaux, participent à la construction du rythme.
- un phénomène particulier intervient : le Krimanchouli, assez comparable au Jodel, il se compose de motifs courts répétés sur des voyelles, avec un passage rapide de la voix de poitrine à la voix de fausset.
- les élans de la voix aboutissant à l'émission d'un accord.
Le répertoire se compose de chants de travail, de chants de table, chants de noces et d'amour, chants de route et chants religieux.
Soulinko, chant populaire sur un poème de Akaki Tsereteli, musique dans le style urbain de Tbilissi.
Item : Soulinko _12
