Cette unité liturgique comporte quatre parties distinctes, enchaînées sans interruption et pour lesquelles différents solistes se succèdent. La première et la troisième sont chantées sur un rythme libre, dans un style psalmodié, alors que la deuxième et la quatrième sont tributaires d'un pulsation régulière, rendue audible grâce au frappement régulier des pieds des prêtres-exécutants sur le sol, auquel se superposent des halètements rythmés. La première partie est strophique ; le principe hémiolique y est respecté, quoique le mode de réitération du matériel musical se présente de manière différente que dans les pièces précédentes : A.B/A.B/A.A.
La deuxième partie, mesurée, constitue un bel exemple de l'irrégularité de la périodicité. Inscrite initialement dans une période de 12 temps, elle est articulée en 3+3+3+3 temps, selon une structure de type A.A.B.B. Toutefois, la longueur du texte, très variable, a une incidence directe sur la dimension de l'énoncé musical. Celle-ci évolue tantôt sur 8 temps, tantôt sur 12, 14, voire 18, en vertu d'un principe d'amplification, obtenu par l'ajout et la répétition, au centre du segment, de la cellule mélodique A, autant de fois que nécessaire.
C'est cette même mélodie qui sera reprise dans la troisième partie, mais cette fois sur un rythme libre, ce qui en modifie considérablement le caractère. A celle-ci, relativement brève, succède le morceau final qui est à nouveau mesuré. La périodicité y est stricte : les 12 temps qui regroupent tout le matériel musical sont répartis en trois segments - 4+2+6 - correspondant respectivement à A.B.C., mais font l'objet ici d'une alternance régulière entre soliste et choeur. De ce fait, l'exécution de l'intégralité de la strophe requiert 24 temps : en effet, deux révolutions de la période de 12 temps sont nécessaires pour que chacun des protagonistes se retrouve dans la même position.
Item : Prières pour la clotûre de Kippour _03
