Item : Chant de séduction _16
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- Title
- Chant de séduction
- Collector
- Simonin, Pierre (ingénieur du son)
- Collection
- Polyphonies vocales des Aborigènes de Taïwan : Ami, Bunun
- Recording date
- May 26, 1988 - May 29, 1988
- Access type
- metadata
Geographic and cultural informations
- Location
- Taïwan
- Language (ISO norm)
- Paiwan
- Population / social group
- Paiwan
- Ethnographic context
- Au nombre de 67 000, les Païwan et les Rukaï vivent à l'extrémité australe de l'île, dans des villages entourés de palissades ou de murailles, témoins d'anciens conflits inter-ethnique. Du fait de la réputation que leur valut un réel talent pour la sculpture sur bois, ils sont sans doute les plus connus des aborigènes de Taïwan.
L'économie païwan et rukaï est centrée autour de la culture du brûlis, taro, patates douces et de la culture du millet, nourriture cérémonielle par excellence, consommée ou offerte aux esprits des ancêtres sous forme de gâteaux et de boisson fermentée. A l'agriculture viennent s'ajouter la pêche, la chasse, l'élevage, un artisanat beaucoup plus développé que chez leurs voisins et bien sûr la sculpture sur bois.
Leur système de parenté est bilinéaire et ambilocal. Cela signifie que l'appartenance lignagère de chaque individu est déterminée par la maison où il est né, le choix de celle-ci dépendant librement de ses parents. Monogames, leurs règles d'exogamie affectent aussi bien les lignages maternel que paternel.
Le village est soumis à l'autorité de l'aîné du lignage majeur, aristocratique, qui s'entoure des aînés des lignages mineurs, roturiers, pour former une assemblée administrative. Cette assemblée a pour rôle d'assurer le bon fonctionnement économique de la communauté, de rendre la justice et autrefois elle règlementait la chasse aux têtes.
La cosmogonie païwan est limitée, leurs mythes mettant plutôt l'accent sur l'origine et la généalogie des familles aristocratiques, mais une grande importance est accordée aux esprits des ancêtres dont le culte garantit la cohésion de la société. Outre les esprits des ancêtres, les Païwan et les Rukaï révèrent plusieurs dieux dont : Takalaus, dieu du tonnerre, de la foudre et patron du millet et Namati, déesse de la vie et de la création, associée à Qadau, le soleil. Les prêtres sont choisis par divination, généralement parmi les aristocrates ; ils conduisent les grandes cérémonies communautaires. Les prêtresses remplissent également la fonction de chaman en exécutant les rites de divination et de guérison. Le calendrier des fêtes est étroitement lié au cycle agraire, la cérémonie la plus importante, maleva, a lieu tous les cinq ans, après la récolte et convie les esprits des ancêtres à participer pendant cinq jours aux jeux, repas et réjouissances rituelles du village.
La musicale vocale des Païwan et des Rukaï, généralement responsoriale et de structure syllabique, se distingue de celles des Ami et des Bunun par l'usage d'un bourdon mobile fondé sur un intervalle de seconde majeure chanté en tuilage par deux fractions du choeur et sur lequel se superpose la partie solo qui exploite les degrés de l'échelle tritonique, tétratonique ou pentatonique.
A l'âge de 17 ans le jeune garçon peut courtiser la jeune fille de son choix. Il va chez elle, lui offre des fleurs, des noix de bétel, des vêtements ; si la jeune fille accepte ces cadeaux, c'est qu'elle a arrêté son choix sur le jeune homme et en retour elle lui offre un foulard en témoignage de son amour.
Le garçon : "Remercions les esprits des ancêtres de nous avoir permis d'être ensemble. Quel dommage d'avoir à nous séparer !"
La jeune fille : "A notre retour des champs l'oiseau de bon augure a annoncé ta venue. Quel dommage de devoir te laisser partir ! (...)"
Plus tard, les parents du jeune homme envoient un entremetteur chez la jeune fille pour effectuer la demande en mariage et comblent sa famille de cadeaux.
"Que chacun vienne et chante et que ce chant nous apporte la joie et le bonheur. N'oubliez pas les rires nous avons partagés ensemble.(...)
Nous nous réunissons en l'honneur de cette pure jeune fille,
Et nous vous offrons tous nos biens en hommage à votre loyauté et à votre mérite. (...)"
Puis ils emmènent la jeune fille chez eux où une fête est organisée :
"Nous nous réunissons en l'honneur de cette jeune fille si parfaite,
Venez, dansez, laissez éclater votre joie et votre bonheur. (...)"
Musical informations
Number | Composition | Vernacular name | Interprets |
Voix chantée : solo alterné chœur mixte |
Archiving data
- Code
- CNRSMH_E_1990_013_007_016
- Original code
- DI.1990.013.007U01
- Item number
- _16
- Remarks
- Enregistré à la Maison des Cultures du Monde, à Paris.
J. Saadoune, 2022 : Description et métadonnées complétées dans la collection et les items depuis les informations recueillies sur le livret du disque. - Last modification
- Dec. 1, 2022, 6:19 p.m.
Technical data
- Media type
- Audio
- Approximative duration
- 00:03:05
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