Item : Chant de germination du millet _15
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- Title
- Chant de germination du millet
- Collector
- Simonin, Pierre (ingénieur du son)
- Collection
- Polyphonies vocales des Aborigènes de Taïwan : Ami, Bunun
- Recording date
- May 26, 1988 - May 29, 1988
- Access type
- metadata
Geographic and cultural informations
- Location
- Taïwan
- Language (ISO norm)
- Bunun
- Population / social group
- Bunun
- Ethnographic context
- Selon la tradition, les Bunun seraient originaires de la côte occidentale de Taïwan et auraient été repoussés vers le centre des terres par l'émigration chinoise. Actuellement au nombre de 35 000, ils occupent le coeur de la chaîne montagneuse, se répartissant en 120 villages environ. La vie économique bunun est fondée sur l'agriculture et plus particulièrement la culture de diverses espèces de millet qui font l'objet de rites complexes et de tabous tout au long du cycle agraire. S'ajoutent à cela la chasse et l'élevage de porcs, également entourés de rites et d'interdits. L'autorité politique est détenue par les chamans-guérisseurs ou les guerriers chevronnés (autrefois chasseurs de têtes), appelés mamangan et possédés d'une force spirituelle peu commune. Il n'existe toutefois aucune structure politique vraiment établie et les chefferies actuelles sont en fait une création récente de l'administration chinoise.
Les Bunun ont une théogonie très limitée et se préoccupent beaucoup plus des vivants que des morts. Ignorant le culte des ancêtres, ils placent au contraire leurs croyances dans la manipulation des esprits des vivants, des animaux et du millet.
Si les Bunun ignorent l'art de la danse, ils ont en revanche poussé leur musique à un rare degré de développement harmonique, en utilisant pourtant des moyens structurels très réduits, à savoir une échelle tétratonique qui privilégie la double tierce do-mi-sol, le ré étant utilisé comme note de passage.
Les chants sont le plus souvent responsoriaux et font se succéder les descentes mélodiques du soliste et les combinaisons harmoniques de tierces, de quartes et quintes, d'un choeur à deux, trois ou quatre voix. Calqué sur le même procédé, mais avec un degré de complexité bien supérieur, le pasibutbut ou chant de germination du millet, explore les diverses possibilités harmoniques qu'offre l'échelle chromatique, faisant alterner les frottements de secondes majeures et mineures aux quartes et quintes juste, dans un ample mouvement ascendant et crescendo. Comme chez les Ami, les textes sont jalonnés de syllabes vides lorsque celles-ci n'en composent pas la totalité.
Pasibutbut, chant de germination du millet
Aliment primordial, le millet a une fonction à la fois nourricière et rituelle. Le pasibutbut est exécuté au moment des semailles. Les hommes, se tenant par les épaules, forment un cercle, tournant lentement dans le sens contraire des aiguilles d'une montre.
Le chant, exécuté sur les voyelles U-I-O-A, commence par l'émission d'une très faible note grave qui monte progressivement en hauteur et en crescendo ; puis dans un lent fugato les autres voix entrent à leur tour, suivant la voix principale en transposant demi-ton par demi-ton des successions mélodiques de tierces, de quartes et de quintes. La structure de l'échelle de base est la même que pour les autres chants bunun, mais la transposition progressive et le décalage des voix dans le temps entraînent divers frottements harmoniques qui ne se résolvent que sur la quinte finale chantée à pleine voix.
Archiving data
- Code
- CNRSMH_E_1990_013_007_015
- Original code
- DI.1990.013.007U01
- Item number
- _15
- Remarks
- Enregistré à la Maison des Cultures du Monde, à Paris.
J. Saadoune, 2022 : Description et métadonnées complétées dans la collection et les items depuis les informations recueillies sur le livret du disque.
Technical data
- Media type
- Audio
- Approximative duration
- 00:04:38