Bathiali est un chant de batelier du Bengale. Les fleuves dans cette région sont si larges que par endroits on ne peut apercevoir d'une rive l'autre bord. Ils sont une constante menace pour la population, tout en étant le facteur principal de fertilité du sol. Ils sont symboles de vie et de destruction. Une puissante mélancolie se dégage de ces régions; l'atmosphère de vide et de solitude porte les bateliers vers un état d'âme de nostalgie et de méditation.
Voici les paroles du chant Bhatiali. Ici, il n'est pas chanté mais joué par un petit ensemble instrumental.
« O! Batelier, mon coeur!
Ne traverse pas à cette heure tardive
le fleuve sans rivage.
Avec ton bateau brisé, peux-tu ramer à contre-courant?
Regarde le ciel, il n'y a plus que quelques heures de jour.
Le gouvernail est entre tes mains,
Pourquoi craindre le vent et le courant contre ton bateau brisé? »
Dans cette version, il y a deux thèmes : Bathiali proprement dit, et une mélodie Baul (voir plus loin). Ce morceau est joué par un groupe de réfugiés de Faridpur, du Pakistan oriental, et a été enregistré à Suri dans le Bengale de l'ouest. Le groupe instrumental se compose de dotara, tambours duggi, et ghunghur.
Le dotara est un instrument à 4 cordes. Il se joue avec un plectre, mais parfois aussi avec les doigts . Le corps du dotara est fait d'un seul morceau de bois et la table de résonance, de cuir.
Le ghunghur est une grappe de petits grelots tenue à la main."
Jacqueline Robinson, cf. verso de la pochette du disque
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Département d'ethnomusicologie, CNRS, Musée de l'Homme, Paris
Item : Bhatiali, cordes pincées, tambours et grelots 001_03
