De toutes manière, ce "Konzertstuck" nous porte aux confins de la musique savante. Morceau "à écouter", il déroge par sa gratuité, à la fonction vraie, essentiellement utilitaire, dévolue à l'art des sons aussi bien qu'aux autres, dans le monde campagnard. Son sous-oeuvre harmonique bigarré a répudié à jamais l'antique basse continue. En outre, une ingérence individuelle s'y fait nettement sentir. A l'origine de cette fantaisie brillante se place, de toute évidence, l'une des peu nombreuses danses (mimiques ou non), qui imitent l'allure ou le cri de quelques bêtes : cheval, âne, renard, canard et autres. Quel habile homme a bien pu composer, à son usage, la paraphrase célèbre de l'Alouette? Serait-ce, simplement, le chef de cet orchestre de restaurant que, en 1889, à l'Exposition Universelle de Paris, écoutait attentivement Debussy? Quoi qu'il en soit, aujourd'hui elle ne saurait faire défaut au répertoire d'aucun joueur de flûte de Pan, de violon, voire de guimbarde tant soit peu ambitieux, n'eût-il pour résidence, tel notre valeureux soliste qu'une obscure banlieue."
Source : livret accompagnant les disques édités par le Musée de l'Homme en 1949, rédigé par C. Brailoïu.
Instruments : flûte de pan, cymbalum portatif.
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Département d'ethnologie musicale, Musée de l'Homme, Paris