Enregistrement réalisé à Paris, chez Mme Chiu Shu Hua, du 6 au 6 novembre 1988.
Direction artistique : Lin Shicheng.
Prise de son : Alain Desjacques.
Editing numérique : Claire Levasseur.
Texte de présentation : Chiu Shu Hua.
Traductions anglaise Jeffrey Grice, allemande Volker Haller.
Ce recueil d'enregistrements, dédié à la musique du pipa, est un témoignage par excellence de la culture musicale chinois, très ancienne, extrêmement raffinée et souvent fragile, qui parvient toutefois à survivre à l'épreuve du temps. Seule la mémoire des grands maitres a pu assurer la transmission et la continuité à travers les âges.
La notation pour pipa fait partie de la grande famille des notations instrumentales Gong che pu, dont l'un des plus anciens exemples parvenus jusqu'à nous consiste précisément en des partitions pour lute, datées de 933. Après une période d'occultation, la notation pour pipa réapparait à la fin du XVIIIe siècle. Cette notation récente indique non seulement les hauteurs, mais aussi le rythme et les modes de jeu : harmoniques, doubles cordes, trémolos. Cependant, tout l'art de l'interprétation réside encore sur les instructions reçues de tradition orale par le maitre.
L'introduction en Chine, par la Route de la Soie (route terrestre), d'un luth originaire d'Asie centrale, qui devient le pipa, semble se situer entre le Ve et le VIe siècle - c'est à dire avant l'avènement de la dynastie Tang. Tel qu'il est reflété dans les annales historiques et œuvres littéraires, le pipa est l'instrument favoris à la cour des Tang. Il occupe une place primordiale dans les orchestres à l'occasion des banquets au palais et des fêtes profanes. Sous les Song, les Yuan, es Ming le pipa accompagne les opéras et les chantefables.
L'instrument est piriforme. Sa caisse est résonance, en bois, comprend un fon bombé et une table d'harmonie plate, se rétrécissant peu à peu en un manche court surmonté d'un chevillier. Les quatre cordes, quelquefois cinq _ voire six cordes par le passé - sont tendues sur un chevalet et sont accordée selon le mode de la pièce interprétée. L'instrument est généralement accordé sur la-ré-mi-la.
1 Lotus émergeant de l'eau (Chu shui lian) 出水蓮
2 Pensée d'automne (Qiusi) 秋思
3 Neige voltigeant sur les pins (Feihua Diancui) 飛花點翠
4 Désespoir de Chen Xingyuan (Chen Xingyuan hefan) 陳杏元和番
5 Rêverie de printemps (Sichun) 思春
6 Poème lyrique en émoge à Li Bo (Qinglian Yuefu) 青蓮樂府
7 Lune d'automne sur le palais des Han (Hangong qiuyue) 漢宮秋月
8 Printemps - Fleuve - Fleurs - Lune - Nuit (Chun jiang hua yue ye) 春江花月夜
9 Le roi se défait de son armure (Bawang xiejia) 霸王卸甲